Fermette éducative Basile-Patenaude : Quand les poules débarquent à Rosemont-La Petite-Patrie
École : Hors-milieu scolaire
Adresse : 5553 Place Basile Patenaude, Montréal, QC H1Y 3E3
Présentation
Le Jardin communautaire Basile-Patenaude a ajouté une nouvelle attraction dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie cet été. En plus de son jardin des enfants et de sa ruelle verte comestible, il surprend cette année en aménageant un poulailler en bordure du terrain. Cet ajout est un premier pas d’un grand projet de fermette éducative.
La fermette éducative du Jardin communautaire Basile-Patenaude s’est ajoutée à la vague de poulaillers qui a déferlé dans Rosemont-La Petite-Patrie. Alors qu’une cinquantaine de résidents du quartier ont pu accueillir deux poules chacun, le jardin en accueillait cinq. C’est grâce au financement de 5000 $ offert par l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie que le poulailler a pu voir le jour. Une autre subvention de 5000 $ de la Caisse Desjardins du Cœur-de-l’Île a permis de financer des ateliers offerts aux gens du quartier au cours de l’été.
Description
La fermette éducative a été construite aux abords du jardin communautaire, tout près de l’entrée de la ruelle menant vers la rue Masson. Composée principalement d’un poulailler de 3 m x 6 m, des bancs, une table de pique-nique et un aménagement floral habillent l’espace et le rendent plus que convivial. Le poulailler comprend un espace grillagé extérieur où les poules passent leurs journées alors que les passants s’arrêtent pour les voir et parfois les nourrir de petits fruits retrouvés dans la ruelle tout près ou de vers de ténébrion. Un espace intérieur est également aménagé pour abriter les poules pendant la nuit. Elles s’y rendent d’ailleurs d’elles-mêmes une fois le soir venu. À l’intérieur se trouve des bacs servant à la ponte ainsi qu’un perchoir où les poules s’installent pour dormir. Un espace est aussi réservé pour entreposer tout le nécessaire pour le confort des poules.
Le cheptel du jardin comptait cinq poules pondeuses cet été. Toutes de races différentes, elles attiraient bien des curieux. On retrouvait une jeune soyeuse au plumage tout blanc ; une Brahma, la plus grande race de poule au monde ; une Plymouth Rock, avec son plumage barré ; une Australorp qui pondait des œufs presque chaque jour ainsi qu’une Ameraucana dont les œufs surprenaient par leur couleur bleu-vert. La diversité de poules amenait ainsi une diversité d’œufs et de belles surprises pour les passants.
Fonctionnement
Le succès de la fermette éducative est en grande partie dû à la participation importante de bénévoles. Ceux-ci ont été interpelés en début de saison et ont été invités à prendre part au projet de manière hebdomadaire. Chacun ayant son horaire, leur rôle était de sortir les poules le matin et de les rentrer le soir venu, de nettoyer le poulailler et de s’assurer qu’elles ne manquent ni d’eau ni de nourriture. Il y avait un bénévole sur place pour les tâches du matin et un autre pour celles du soir, pour un total de 14 bénévoles tout au long de la semaine. Les bénévoles impliqués provenaient soit du jardin ou du quartier. La plupart venaient en famille créant ainsi un beau moment de réunion en plus d’émerveiller les enfants et de les encourager à être responsables. Comme récompense pour leur travail, les bénévoles pouvaient repartir avec les œufs. Lorsque des responsables sont présents, il est possible pour les passants d’entrer dans le poulailler. Ils peuvent alors les voir de plus près, les prendre dans leurs bras et les nourrir.
Au cours de l’été, la fermette servait aussi de point de rencontre pour diverses animations offertes par le jardin communautaire. Celles-ci avaient lieu à coup de deux par semaine, une étant offerte plus spécifiquement aux camps de jour et garderies pendant la semaine et l’autre étant offerte à tous, les samedis. Les ateliers offerts traitaient d’agriculture urbaine, d’environnement et de consommation et étaient animés par une stagiaire de AU/LAB et par des membres du groupe GUEPE.
Pédagogie
La fermette éducative vient en complément au jardin pédagogique aménagé l’année dernière au sein du jardin communautaire. Elle contribue aussi à créer un espace d’expérimentation pour les enfants, en plus de les familiariser avec des notions d’agriculture urbaine. Étant dans un contexte non-scolaire, la fermette et les activités qui y sont offertes n’ont pas de liens particuliers avec le programme scolaire québécois. Le tout reflète toutefois le potentiel d’un tel aménagement pour les écoles.
La fermette est certainement un outil pédagogique important pour les enfants mais elle l’est tout autant pour les adultes. Ceux-ci peuvent se remémorer des souvenirs d’enfance à la ferme et être émerveillés tout autant que les enfants par la présence de ces « drôles » de bêtes à deux pas de chez eux. Cette proximité animale implique une autre forme de contact avec la nature et alimente une réflexion sur ce qui peut être fait en ville.
Les familles bénévoles ont été privilégiées au cours de l’été en terme d’apprentissages. En occupant certaines tâches à la fermette, ils s’impliquaient aussi dans la communauté. Il y découlait ainsi une responsabilisation et aussi un sentiment de fierté par rapport à leur implication dans le quartier. Cette fierté se transposait aussi sur les enfants qui étaient bien heureux de partager ce qu’ils connaissaient des poules avec leurs amis et famille.
Finalement, les ateliers offerts permettaient d’éveiller la curiosité des passants et résidants dans l’un des secteurs les plus défavorisés de l’arrondissement. Les différents sujets les amenaient à réfléchir sur leurs habitudes de vie tout en leur offrant des alternatives comme ce fut le cas pour l’atelier sur la récupération des graines de tomates. Lors de cet atelier, les participants étaient invités à disséquer une tomate, en retirer les graines, les faire sécher et les conserver jusqu’au printemps prochain pour les planter. Les ateliers étaient construits de manière à ce qu’il n’y ait pas qu’un transfert d’information de l’animateur au participant : des jeux étaient intégrés à la plupart d’entre eux, ce qui faisait le bonheur des groupes de camps de jour et de garderie.