Étapes clés pour le succès d’un jardin pédagogique

Le succès d’un jardin pédagogique dépend de plusieurs facteurs comme la disponibilité d’espace, l’ensoleillement des espaces de l’école, le climat, le soutien de l’administration et bien d’autres. Les projets de grande envergure nécessitent un support (humain et financier) important pour durer. Mais qu’importe la taille du jardin, il est crucial que les élèves se sentent responsables du jardin. Cette propriété favorise le sentiment d’appartenance au jardin, et les actions et décisions des élèves n’en seront que plus valorisées (nom du jardin, thème d’une saison de récolte, aménagement créatif, etc.)

S’informer et s’entourer

Prospection

En premier lieu, informez-vous de ce qui se fait autour de vous. Si des jardins pédagogiques existent déjà localement, contactez les coordinateurs, visitez-les, vous pourrez ainsi vous faire une idée de la gestion que cela implique et des ateliers pédagogiques qui ont été mis en place. Renseignez-vous auprès de votre éco-quartier ou d’associations de jardinage afin de savoir s’ils proposent des programmes d’accompagnement de jardins pédagogiques. Ce travail de prospection vous permettra de ne pas vous lancer dans l’inconnu et ainsi de monter un projet plus efficacement.

Engager la direction, le comité d’établissement, d’autres enseignants

Un autre élément clé est de faire du jardin un projet à long terme. Les élèves ne sont à l’école que pour un court laps de temps, c’est pourquoi il est essentiel d’impliquer dès le départ du personnel académique et administratif de l’école afin d’avoir du soutien sur le long terme. Le principal, ainsi que toute l’équipe administrative et pédagogique d’un établissement, sont des  personnes clés pour le succès d’un jardin pédagogique. C’est d’eux que dépendent le soutien financier et l’intégration du jardin dans le programme scolaire. Pour convaincre un principal et son équipe, l’un des meilleurs arguments reste de visiter avec lui des jardins pédagogiques locaux et réussis! Un projet bien présenté, clair et organisé autour d’un comité solide rassureront forcement une équipe pédagogique aussi récalcitrant soit-elle.

Créer un comité

La création d’un comité avec un coordonnateur est vivement recommandée pour le succès d’un jardin pédagogique. Ce comité peut être composé d’enseignants, de parents d’élèves, mais surtout de toutes les personnes intéressées par le projet : employé de l’école, membre d’association de jardinage, voisins de l’école, etc. L’objectif de ce comité est de partager les tâches et les compétences de chacun : managériales, horticoles, etc. Organisez ensuite des réunions avec ce comité afin de définir le projet conjointement. Ce comité est essentiel pour l’installation et la maintenance du jardin. Il établira les objectifs, le calendrier et le budget du jardin. Le coordinateur doit avoir des responsabilités clairement définies et avoir une bonne capacité de gestion de projet, c’est à lui de savoir déléguer certaines responsabilités, c’est à lui d’établir de bonnes relations avec le corps enseignant. Le coordinateur peut-être bénévole (parent, enseignant) ou un salarié à temps partiel. Le projet doit être médiatisé régulièrement auprès des professeurs et des parents d’élèves, afin de leur laisser la possibilité de s’investir et de donner leur avis sur le projet.

Définir les objectifs de son jardin pédagogique

La définition des buts, objectifs et besoins est essentielle pour concevoir un jardin. Cela permet de définir la nature du jardin et ses priorités. Chaque jardin pédagogique a des objectifs différents, fixez les finalités que vous voulez atteindre et pensez surtout au chemin à parcourir pour y arriver. Ne pas oublier que le but du jardin doit être réaliste, un mélange de production de nourriture et de lieu d’enseignement.

Budget

Le comité doit réfléchir à un budget, d’abord pour la mise en place du jardin et ensuite pour sa poursuite voir amélioration. Beaucoup d’activités peuvent être créées et peu onéreuses, mais certaines activités nécessitent un investissement. Il peut y avoir différents supports : subventions, dons, du bénévolat dans le jardin, une aide technique, fourniture, etc. Afin d’avoir accès à des subventions, il est important que la personne qui les demande connaisse parfaitement le projet et y croit et ainsi donne envie aux commanditaires de soutenir un projet bien construit.

Choix du site

Quelle est la meilleure place pour mettre un jardin (voir la fiche pédagogique Suis le Soleil, car l’ensoleillement est l’un des paramètre du choix du site)? Comment éviter que les ballons aillent dans le jardin? L’inventaire du site se fait principalement par l’observation de l’école et de son extérieur. Si vous optez pour un jardin extérieur, privilégiez un lieu facile d’accès depuis la classe. Le jardin n’a pas besoin d’être grand pour être un outil pédagogique efficace, commencez par un petit projet et agrandissez-le au fil des années si besoin. Il est important d’associer les futurs utilisateurs à la conception du jardin. Les élèves en particulier seront alors plus impliqués dans « leur » jardin s’ils y participent dès le départ.

Les besoins d’un jardin pédagogique : eau, lumière, sol, mais aussi passages, barrières…

La lumière est essentielle dans un jardin! La croissance de la plupart des plantes nécessite entre 6 et 8 heures d’ensoleillement quotidiennement. Veillez à choisir un emplacement bien ensoleillé, les plantes poussant dans les lieux trop ombragés ont une croissance lente et sont donc moins attractives pour les enfants. Un bon sol est primordial dans le choix du site. Si le sol est pollué, pauvre ou mal drainé, il est parfois judicieux de mettre en place un jardin hors sol : en bac ou sur un toit. Il vous faut dès le départ penser à l’amendement de votre sol que ce soit pour des petits bacs ou pour des mètres carrés de jardins en plein sol; la nature du compost, les moyens de transport et les quantités disponibles sont à prendre en compte. Le compost est un bon amendement organique et qui peut être abondant.

Après la lumière et le sol, l’eau est le troisième élément indispensable à la croissance des plantes. C’est pourquoi la question de l’accès à l’eau est centrale dans le choix du site. Réfléchissez dès le départ à votre système d’irrigation. Le point d’eau doit être bien placé et le jardin doit être équipé de tuyaux et arrosoirs adaptés à l’âge des enfants. L’installation d’un système de récupération des eaux de pluie permet d’appréhender les questions du cycle de l’eau, d’utilisation de cette ressource, etc., et d’élargir ainsi les apports du jardin pédagogique.

Le jardin a besoin de chemins, ces passages doivent être assez larges pour pouvoir accueillir une classe et être bien délimités afin que les élèves distinguent bien les endroits où ils peuvent marcher et ceux interdits.

Le jardin doit être protégé par des barrières afin d’éviter les actes de vandalisme, mais aussi plus simplement le passage des chiens ou de ballons. Les barrières en bois sont une bonne option, car peu onéreuse et esthétique, mais nécessite un entretien. Soyez inventifs: beaucoup de matériaux de récupération peuvent servir de barrière tout comme une haie d’arbustes qui reste une barrière physique très efficace!

Voir aussi la fiche Choix du site

Choix des plantes

Le choix des plantes est à adapter en fonction de la nature du jardin : un jardin comestible ne saura pas forcément composé des mêmes plantes qu’un jardin international. Pour varier les activités et les apprentissages de l’enfant sur les légumes, essayez de varier les plantes en fonction des formes de reproduction, des différentes parties récoltées (feuilles, racines, fruits), du mode de semis (semis direct, transplantation), mais pourquoi pas aussi selon leur origine géographique ! Un voyage à travers le monde grâce aux plantes.

 

Voir la section Espace horticole pour connaître des propositions de plantes pour un jardin pédagogique. N’oubliez pas de prévoir les plantes utiles pour les ateliers pédagogiques prévus durant l’année.

Billets récents