UnisVert : Un projet à grande échelle à l’Académie Sainte-Anne

École : Académie Sainte-Anne

Adresse : 100 boulevard Bouchard, Dorval, Québec, H9S 1A7 

Responsable : Aline Boisjoli

Présentation

Situé à Dorval, le projet UnisVert a pris place en 2015 à l’Académie Sainte-Anne, une école primaire privée. Aline Boisjoli, l’enseignante derrière le projet de jardin, a laissé libre cours à son imagination et à sa créativité pour mettre sur pied un ensemble d’activités liées à l’agriculture.

En plus de l’appui de la direction et de ses pairs, cette enseignante s’entoure de divers acteurs travaillant en horticulture, en agronomie ou en santé animale. Ses partenaires proviennent de plusieurs milieux d’enseignement de la région métropolitaine parmi lesquels se retrouvent le Collège Lionel-Groulx et le programme Farm to School de l’Université McGill.

Du côté du financement, le projet UnisVert profite d’une bourse attribuée par le Collège Sainte-Anne, ce qui n’empêche pas Mme Boisjoli d’aller chercher plus loin pour obtenir du soutien pour les nombreux projets qu’elle entreprend.

Description

La cour de l’école est aménagée de larges parcelles couvrant 28 m2 de la cour. Chaque classe a droit à son propre espace de plantation séparé en dix cases. Cette subdivision découle d’un projet en partenariat avec M. Luc Gagnon et ses étudiantes au programme de Technologie de la production horticole qui se sont occupés de planifier les cultures pour chacune des cases. Le tout s’est fait en apportant des distinctions pour chaque cycle du primaire. Les parcelles ont dû être déplacées au cours de la deuxième année du projet à cause de l’absence d’une source d’eau à proximité. Les chutes de neige du toit étaient aussi problématiques pour les parcelles situées juste en dessous. Heureusement, le terrain de l’école est suffisamment grand pour permettre la relocalisation du potager.

Outre les jardins en pleine terre, Mme Boisjoli explore les aménagements verticaux par la réutilisation de bouteilles de deux litres pour la culture de fines herbes et autres plantes non comestibles. L’aquaponie et l’hydroponie sont également des projets poursuivis par l’enseignante, en plus de l’utilisation de lombricomposteurs pour réutiliser les restes de collations comme engrais verts pour les potagers.

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Une salle de l’école est dédiée à un refuge animal où cohabitent cochons d’Inde, lapins, hérisson, dragon d’eau, gecko et poissons. Des géants des Flandres, une race de lapins, sont installés à l’extérieur en plus d’un poulailler qui a été aménagé au printemps 2017, un projet motivant à la fois pour l’enseignante et sa directrice Véronique Lemieux-Boyer. Des alpagas se sont même ajoutés aux animaux extérieurs à l’automne 2017. Tous ces animaux étant loués, ils retournent chez leurs propriétaires à l’été et à l’hiver, réduisant ainsi la charge de travail. Une véritable fermette éducative prend ainsi forme progressivement. Des projets de zoothérapie sont aussi prévue, notamment par l’adoption d’un chien qui pourrait contribuer à atténuer le stress vécu par les jeunes.

Fonctionnement

Le nombre important de parcelles et la diversité d’activités offertes permettent à un plus grand nombre d’élèves de profiter des bénéfices pédagogiques du jardin. De plus, l’emploi du temps de Mme Boisjoli contribue à faire avancer ces divers projets. L’enseignante est responsable d’un groupe préscolaire qui suit des cours d’anglais avec une autre enseignante, lui laissant ainsi du temps pour l’entretien du jardin et la recherche pour les activités à venir. Elle tire son inspiration principalement sur internet pour monter son matériel pédagogique. Elle fait aussi des recherches de partenaires pour diversifier les sujets traités et impliqués des experts dans le processus.

Des activités parascolaires sont offertes aux élèves. Toutes ces activités sont regroupées dans le programme Midi Croque-Nature où les enfants sont encouragés à assouvir leur curiosité de la nature. Ils peuvent s’occuper des animaux du refuge lors des récréations. Des cours d’horticultures sont donnés sur l’heure du diner. Lorsqu’il n’y a pas de cours, les élèves sont invités à lire et à faire des recherches scientifiques au local d’horticulture. Les récréations sont aussi un moment où les jeunes peuvent prendre part aux tâches de la fermette en aidant à nettoyer les enclos et à nourrir les bêtes, sous la supervision d’un enseignant ou d’un membre de la halte scolaire.

            Lorsque vient le temps d’aller planter, nettoyer et récolter le potager, Mme Boisjoli s’occupe seule des différents groupes-classes. Elle accorde deux heures par semaine au groupe d’Horticulture, un cours parascolaire, ainsi qu’une demi-heure par semaine avec les cinquièmes et sixièmes années. Elle s’assure également que tous aient un rôle à jouer. Chaque niveau se voit ainsi attribuer un projet, que ce soit les pousses, l’aquaponie ou le potager.

Les récoltes de la première année du jardin ont été offertes à un organisme communautaire de Dorval pour venir en aide à la communauté. Pour l’année suivante, un projet de vente des récoltes est envisagé, en collaboration avec une autre enseignante, Mélanie Prévost.

En été, il n’est pas nécessaire de mettre les pieds au jardin, le potager est équipé d’un système d’arrosage automatique. Mme Boisjoli n’a qu’à passer deux fois pendant les vacances pour désherber. Pour les différentes corvées et constructions, Mme Boisjoli est entourée de plusieurs enseignants aussi motivés aussi qu’elle pour mettre la main à la tâche.

Pédagogie

Au jardin de l’Académie Sainte-Anne, les élèves apprennent par l’émerveillement. Mme Boisjoli s’inspire de tout ce qu’elle trouve sur le Web pour développer du matériel pour les jeunes. Par les différents projets proposés, les élèves sont amenés à se responsabiliser. C’est notamment le cas pour les soins aux animaux, pour lesquels les jeunes s’inscrivent et assurent leur présence aux récréations. Le projet de vente des récoltes vient aussi développer une fibre entrepreneuriale chez les jeunes.

La démarche pédagogique de Mme Boisjoli est très spontanée. Son expérience en enseignement lui permet de faire des liens facilement avec le programme de l’école québécoise. Elle peut alors simplement s’inspirer de matériels visuels pour développer une activité à faire en classe. Elle fait également affaire avec différents partenaires pour développer du matériel et offrir des formations, comme ça a été le cas avec le groupe de Technologie de la production horticole du Collège Lionel-Groulx.

En participant aux diverses activités, Mme Boisjoli remarque que les enfants sont heureux, émerveillés par ce qu’ils voient au jardin et à la fermette. Ils sont alors invités à découvrir les choses simples de la vie, à vivre un retour à la nature. Cette constatation motive Mme BOisjoli à continuer de montrer tous les bienfaits que peut représenter un jardin dans une école. Elle voit le projet UnisVert comme une vitrine sur ce qui peut être fait et souhaite encourager les autres écoles à faire de même. Son but ultime à l’Académie Sainte-Anne, l’autosuffisance !

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