Garderie Le jardin urbain : l’agriculture urbaine pour les tout-petits

Garderie : Le jardin urbain
Adresse : 6845, rue Saint-Denis, Montréal (QC), H2S 2S3 

Présentation

presentation-le-jardin-potager-dans-la-cour-arriereLa garderie bilingue Le Jardin urbain est située dans le quartier de Rosemont-Petite-Patrie et doit sa particularité à la présence d’un potager éducatif dans sa cour arrière. À l’origine de ce projet on retrouve Karina et son mari Danny qui ont souhaité fonder une garderie partageant leurs valeurs humaines et environnementalistes.

Au démarrage, ils travaillaient uniquement en milieu familial, mais leur concept a eu tellement de succès qu’ils ont dû déménager afin de s’agrandir. Pour financer leur nouveau jardin, Danny et Karina ont fait appel à une plate-forme de socio-financement et ont ainsi collecté environ 3000$ en provenance de 35 donateurs. Ces fonds ont alors servi à l’achat de graines et de plants, de bacs, de smartpots mais aussi de petits outils de jardinage adaptés aux enfants. Les parents ont ensuite aidé à la mise en place du jardin et aux plantations de départ

Description

description-le-jardin-sureleveLe jardin de la garderie se situe sur les bords de la cour afin de laisser un espace suffisant aux enfants pour jouer. Il utilise plusieurs techniques d’agriculture urbaine faciles d’accès, par exemple des sacs suspendus les uns au-dessus des autres. Ceux-ci ressemblent aux pochettes qu’on utilise couramment pour trier son courrier, mais ils sont en réalité conçus pour le jardinage dans une matière ne moisissant pas au contact continu de la terre et de l’eau. On trouve également des smartpots qui sont des pots en géotextiles remplis de terreau. Karina et Danny ont aussi créé une «forêt  comestible » soit plusieurs strates horizontales de végétation comestible avec en haut des pommiers, plus bas des arbustes fruitiers comme des groseilliers et encore plus bas des légumes dans des plates-bandes par exemple du chou frisé, des bettes à cardes ou des fraisiers (toujours aussi apprécié des enfants). Enfin, ils ont installé un jardin surélevé d’où provient la plupart des légumes.

Le jardin en plates-bandes est entouré d’une petite grille afin de bien signifier aux enfants qu’il s’agit d’un espace de travail et qu’on ne peut pas s’y rendre n’importe quand, ni marcher partout.

De plus on trouve à côté un compost servant de support pour l’enseignement du recyclage des matières organiques.

Fonctionnement

garderiejardinurbainLors de la mise en place du jardin, les deux fondateurs se posaient la question de savoir s’ils devaient privilégier l’alimentation sur l’enseignement et travailler eux-mêmes dans le jardin pour assurer l’approvisionnement de la cuisine ou s’il était plus intéressant de laisser les enfants accéder au potager pour toucher, sentir et expérimenter. Danny et Karina ont choisi la deuxième option et utilisent aujourd’hui leur jardin comme un outil pédagogique.

Après plusieurs essais ils sont parvenus à déterminer des activités accessibles à chacun selon son âge en commençant par les plus petits, de 18 mois. Ceux-ci ont ainsi pu réaliser entièrement une culture de pommes de terre en faisant germer les tubercules à l’intérieur puis en transplantant les pommes de terre germées dans les smartpots. La partie qu’ils préférèrent fut bien sûr la récolte qui se déroula comme une véritable chasse au trésor ! Puis après avoir ramassé les fruits de leurs efforts, ils les apportèrent à Danny qui les cuisina pour qu’ils les dégustent avec grand plaisir. Cet aspect « du jardin à la cuisine » est également très important pour les deux propriétaires qui souhaitent montrer aux enfants le travail réalisé par les agriculteurs pour nourrir tout le monde.

Les plus grands de 4 ou 5 ans sont quant à eux capables de manipulations plus douces et plus précises et sont donc préposés à la plantation des petites graines et à la récolte des produits fragiles comme les micro-pousses qu’on collecte en les coupant avec des ciseaux.

Par ailleurs, Karina et Danny essayent souvent de mettre en place du travail collectif afin d’intégrer tous les enfants dans une tâche commune comme la réalisation de conserves de tomates par exemple. Ainsi les petits peuvent cueillir les tomates mûres (ce qui sert en même temps d’apprentissage des couleurs), ils les passent ensuite aux suivants qui écrasent les fruits et déchirent les feuilles de basilic pour l’assaisonnement. Danny s’occupe ensuite de la cuisson et remet la préparation aux plus grands qui peuvent mettre en conserve pour l’hiver. Ainsi les enfants apprennent autant le jardinage que les bases de la cuisine ce qui leur permettra de mieux s’alimenter une fois adultes.

En plus du travail au jardin les enfants sont régulièrement mis en contact avec la provenance de leurs aliments. Par exemple, le gros des légumes et fines herbes de la cuisine sont livrés directement dans la cour arrière de la garderie par la fermière. Les enfants rencontrent donc la personne qui produit leurs légumes, discutent avec elle et prennent conscience du temps et des efforts fournis par la productrice pour les nourrir.

Par ailleurs, lors des sorties les enfants sont encouragés à poser des questions et à manifester de l’intérêt pour leur environnement et des activités au jardin et dans la garderie sont ensuite mises en place sur base de leurs intérêts.

En ce qui concerne l’entretien quotidien du potager, les éducatrices déterminent chaque jour ce qu’il y a à faire en plus des activités déjà prévues sur le calendrier et aident les enfants à arroser ou récolter. Il n’y a pas de problème d’arrosage estival, car la garderie est toujours ouverte sauf une semaine durant laquelle des parents volontaires prennent le relais.

Pédagogie

Danny et Karina souhaitent faire passer plusieurs messages aux enfants à travers le jardin, mais également les moments de cuisine et le partage des repas. Les principaux sont les suivants :

  • S’impliquer dans le processus de production de nourriture favorise la prise de comportements bons pour la santé et le développement de bonnes habitudes alimentaires. Cela encourage également à s’intéresser à la cuisine maison qui est de plus en plus délaissée pour des repas pris dehors, sur le pouce.
  • De plus travailler dans le jardin permet aux enfants de prendre conscience du travail réalisé constamment par les agriculteurs, qu’il pleuve ou qu’il fasse froid. Cette idée est primordiale pour les deux fondateurs de la garderie afin de ne pas élever des enfants qui pensent que toute la nourriture souhaitée est toujours disponible en magasin pour peu qu’on ait de quoi payer.
  • Enfin le dernier message est plus large et vise le comportement global des enfants. Être au jardin, travailler dans la terre favorise la capacité de concentration, mais aussi les facultés de vivre ensemble, de travailler ensemble. En outre, prendre soin d’une plante apprend aux enfants à être doux, calmes, patients et à donner de l’amour à autrui.

garderiejardinurbain2Les deux fondateurs de la garderie ont ainsi pu noter un bel éveil de la curiosité des enfants. Ainsi ces derniers posent de plus en plus de questions sur les aliments, leurs provenances et modes de fabrication, mais aussi sur beaucoup d’autres aspects de la vie quotidienne.

Enfin, même les parents sont happés par cet engouement pour le jardinage et s’intéressent de près à un projet de ruelle verte comestible. Un projet devant faire son apparition derrière la garderie !

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